De tous les membres de l’AES, Pierre Lagrue est l’un des plus savants. Les Jeux Olympiques, en particulier, n’ont depuis longtemps plus aucun secret pour lui. Pas un détail de leur histoire qu’il n’ait exploré de ses événements les plus pittoresques à ses lauréats les plus singuliers. C’est sur les sentiers de traverse d’un récit trop souvent farcis de clichés convenus que s’aventure en priorité notre enquêteur en chef. Partant, nul mieux que lui était habilité à recenser l’essentiel des « Concours d’art et littératures » qui furent organisés à la marge des Jeux entre 1912 et 1948. L’initiative relevait du Baron Pierre de Coubertin en personne. Ses intentions étaient louables : ajouter une dimension culturelle à un événement trop centré sur ses enjeux sportifs. Réconcilier une fois pour toute la fameuse tête et les fameuses jambes qu’Henri Desgrange, l’inventeur du Tour de France et auteur de la formule, rêvaient lui-même d’associer. Pierre Lagrue nous rapporte tout cela avec mille précisions et trouvailles. Quinzaine après quinzaine. Lauréat après lauréat. Tout est rapporté, pesé, détaillé. Un travail de maître truffier qui, d’évidence mérite une médaille d’or.
Benoit Heimermann
« Les Concours d’art et littérature aux Jeux olympiques », L’Harmattan, 2024, 29 €
