L’autrice propose un livre intitulé » Journal de nage », un titre simple dont le choix des mots résonne parfaitement avec l’œuvre. Au travers de cet écrit, Chantal Thomas nous porte, nous transporte dans cette dimension où elle se sent renaître, se réinventant au fil de l’eau. « La mer n’a pas d’âge, le nageur non plus », écrit-elle, synthétisant sa pensée avec brio. Pour cette écrivaine, l’eau métamorphose, ramenant l’individu au moment présent, différenciant ainsi l’être et le faire. « Je suis entrée dans l’eau. Je suis entrée dans un autre mode d’être. »
Elle poétise la nage, la visualisant tel un peintre si bien qu’ un souffle de grâce émerge. « Les mouvements successifs d’ouverture et fermeture de mes bras, comme d’un éventail, produisent au fur et à mesure de ma progression un arrondi plissé, d’un bleu très doux, aussi léger qu’une tunique d’ Issey Miyake. » Nager n’est-il pas se surpasser, mais aussi s’abandonner, s’abandonner à la vague dans une forme d’engagement… « Plaisir d’avoir dépassé la peur et de monter et descendre au gré des vagues. Elles font de moi ce qu’elles veulent. » Immense désir de jongler avec l’écume pour se remettre à rêver. » Nager et rêver entretiennent des affinités. « Émotion pure que cette phrase non verbale qui à elle seule définit un moment singulier : « Retour au pays de l’été. »